samedi 29 juin 2013

Le Rapport Mobilité 21 défend son schéma national de mobilité durable


Remis le 27 juin dernier au Ministre délégué chargé des transports, le rapport Mobilité 21 défend son schéma national de mobilité durable articulé autour de quatre axes principaux et plus d’une vingtaine de recommandations. Composée de six parlementaires de différentes sensibilités politiques et de quatre personnes qualifiées, la Commission « Mobilité 21 » a eu pour mission de préciser les conditions de mise en œuvre du schéma national des infrastructures de transport (SNIT).

Mettant en avant, en mode introductif, un certain satisfecit autour du développement des réseaux de transport nationaux, les membres de la Commission considèrent que les investissements ont été particulièrement importants ces dernières années. Les quatre derniers lancements de LGV sont cités en exemple.  Surtout, ces considérations servent à motiver désormais un changement de cap : la nécessité de garantir la qualité d’usage des infrastructures. Il s’agit là d’intensifier les efforts de conservation et de modernisation des réseaux.

  • L’impact sur la compétitivité et l’attractivité
Outre les orientations portées sur le ferroviaire, le rapport souligne la faiblesse des grandes plates-formes portuaires françaises tout comme celle de l’organisation logistique au plan national. Ces dernières pénalisent la compétitivité et l’attractivité de notre économie. C’est pourquoi, le renforcement des plates-formes portuaires de niveau européen que sont Le Havre-Rouen, Marseille ou encore Dunkerque a été retenu comme prioritaire.

L’analyse aurait pu être identique pour les projets ayant vocation à relier les grandes Métropoles ou permettant une meilleure intégration du réseau structurant français et européen. Néanmoins, le rapport se révèle plus que prudent sur l’enjeu de l’intégration européenne et plus particulièrement sur les projets susceptibles de s’inscrire dans la politique d’infrastructures élaborée par l’Union Européenne.

  • Les infrastructures, maillage du territoire 
La Commission a également rappelé que les infrastructures et services de transport constituent un élément important de la politique de l’aménagement du territoire national, que nous soyons en zones urbaines denses ou moins denses. Ainsi, chacun doit pouvoir béné­ficier d’un service de transport moderne et performant. Ce point est en particulier prégnant pour les campagnes et les espaces péri-urbains qui méritent « mieux que la médiocrité ». Mais cela doit s’effectuer en prenant en compte les éléments de soutenabilité économique et sociale (effet d’éviction) au même titre que la soutenabilité environnementale.

  • La route à sa « juste place 
La route reste un sujet ambivalent dans la mesure où l’on s’accorde à considérer que les contingences écologiques, énergétiques et de sécurité invitent à privilégier les modes alternatifs de mobilité. Cependant, il se trouve que la route « tient et tiendra » longtemps sa place dans le système de transport, dans une vision intermodale. Dans une logique « coût efficacité », la route apparaît souvent la seule réponse pratique pour la desserte des territoires en milieux peu denses, pour les trajets de courtes distances ou encore les trajets terminaux.

  • Le modèle ferroviaire en question
C’est ici le choix du « tout TGV » qui est remis en cause. Il s’agit de réinventer le développement ferroviaire afin de trouver une offre entre TER, TET et Grande vitesse.  L’objectif est d’offrir un service de qualité pour de grandes dessertes d’aménagement du territoire « capable de satisfaire les besoins légitimes de mobilité sur les liaisons concernées ». Une nouvelle donne passe également par une priorité portée sur le matériel roulant pour les trains d’Equilibre du Territoires et le réseau capillaire.
Par ailleurs, la Commission considère comme prioritaire la résolution des problèmes de fonctionnement des grands nœuds du réseau ferré. A ce titre, elle souligne que ce point avait été insuffisamment traité dans le SNIT. 
Enfin, il est  également estimé que l’offre « bus et autocar » doit être appréhendée avec plus d’égard pour certaines dessertes.

  • La proposition de hiérarchisation 
Surtout, le point important du schéma de mobilité durable est l’exercice de hiérarchisation par priorités auquel la Commission s’est livrée. Ainsi,  le classement proposé ambitionne de répondre aux « enjeux d’attractivité économique et de desserte plus efficace et plus sûre des Territoires ». Il ne concerne cependant pas les programmations pluriannuelles que constituent les contrats de projets Etat-régions, l’engagement national pour le fret ferroviaire ou les programmes de modernisation des itinéraires routiers. Retenant trois groupes, les premières priorités concerneraient des projets à engagement avant 2030.

Les pistes retenues n’ont pas manqué de susciter certaines réactions. Côté FNAUT, l’association des usagers, on estime que la Commission porte une attention trop limitée au ferroviaire, en particulier concernant le report du projet POCL tout comme celui de la VFCEA. Côté responsables locaux, les conclusions du rapport rejoignent les arbitrages connus autour du SNIT. Ainsi, certains élus s’émeuvent du report de plusieurs projets de ligne ferroviaires - http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/06/24/les-elus-locaux-s-inquietent-du-report-de-plusieurs-projets-de-lignes-ferroviaires_3435543_823448.html?utm_source=dlvr.it&utm=twitter

Enfin, la Commission souhaite que soit portée une attention particulière à la rénovation des mécanismes de financement en particulier concernant les modes de contractualisation. Il en de même pour la gouvernance du système de transport permettant une association des collectivités et du Parlement aux décisions d’investissement de l’Etat.

Erwan CHARPENTIER

TAGS : Mobilité21; Schéma national de mobilité durable ; Schéma national des infrastructures de transport ; Grenelle de l’environnement ;





dimanche 24 mars 2013

Tiers lieux: stratégie d’acteurs locaux

A l’occasion du Tour de France du télétravail et des tiers lieux, un bilan a été dressé dans un Livre blanc. Depuis la note de synthèse de France Développement Local publiée en 2010 sur le télétravail en France,  le document estime que l’hexagone « comble son retard », souligne l’évolution des organisations de travail plus flexibles tout en relevant les résistances au changement. Ainsi, selon LBMG Worklabs, en 2011, 16,7 % de la population active française travaillerait en dehors de son bureau plus d’un jour par semaine. Cependant, si en 2012 la loi est venue sécuriser les pratiques, le « télétravail gris » reste la règle (67 % des télétravailleurs sont dans un cadre non-formalisé).

L’enjeu du télétravail concerne aussi bien le salarié, l’entreprise mais aussi les territoires. Le livre blanc recense près de 150 tiers lieux existants et près autant en projet. Pour les zones rurales, il est souligné que le soutien des collectivités est prépondérant dans l’émergence des télécentres.
Ce type de projet est d’ailleurs le plus souvent intégré dans les politiques plus larges de développement économique ou d’attractivité territoriale : « Le but étant de favoriser l’arrivée de nouveaux habitants sur le territoire attirés par les infrastructures numériques et le cadre de vie ou de redynamiser des zones d’activités avec des métiers d’avenir source de développement économique et d’attraction de talents ».

Ces approches renvoient à l’étude de Bruno Moriset, que FDL s’était fait échos, une des plus aboutie, sur le développement du télétravail et des télécentres en faveur des espaces ruraux.

Au travers ces conclusions, France Développement Local rappelle l’importance de l’essor des tiers-lieux dont les télécentres et espaces de coworking sur l’ensemble du territoire.

Erwan Charpentier

Pour  consulter le Livre Blanc sur le télétravail et les tiers lieux :

Pour consulter l’étude sur les télécentres ruraux :

Pour consulter la note France Développement Local sur le télétravail :

vendredi 18 janvier 2013

Transition énergétique: Mobilisation autour de la décentralisation

L'Alliance pour l'Energie Locale vient de développer un argumentaire autour de 12 bonnes raisons pour décentraliser les responsabilités énergétiques.  Le document est à l'usage des parties prenantes de l'organisation intervant dans le débat national sur la transition énergétique.

Plus d'information :

http://www.energy-cities.eu/IMG/pdf/12_bonnes_raisons_de_decentraliser_EC.pdf

Par ailleurs, le Réseau énergie climat publie une étude détaillée sur la gouvernance territoriale. Pour RAC-F, "l’enjeu est crucial". Il doit "permettre aux collectivités et à leurs citoyens de se réapproprier les questions énergétiques et climatiques".

Etude consultable sous le lien suivant :