Réindustrialisation : et si la solution venait (aussi) des consommateurs !


Les annonces de fermetures d'usines tout comme les plans sociaux se succèdent et fragilisent le modèle économique hexagonal. Les défaillances d'entreprises atteindraient d'ailleurs un niveau record cette année. En question, notre compétitivité et notre capacité à encore produire français.

D'un coté, une opinion s'émeut du lointain souvenir d'une France industrielle. De l'autre, des tenants du « made in world » n'ont de cesse de développer des arguments pro-mondialisation tels que le gain sur le pouvoir d'achat, la répartition des valeurs ajoutées dans les chaînes de production, la géospécialisation ou encore l'aide au développement,...

Pourtant, selon une étude du CEPII, seulement un quart de notre consommation de biens proviendrait de pays de délocalisation ! Par ce chiffre à première vue assez faible, il s'agit là de ne retenir que les productions provenant des pays émergents ou en développement non membres de l'OCDE (en y ajoutant la Turquie).

Forts de ces chiffres, les chantres de la mondialisation n'hésitent pas à souligner que, dans l'intérêt bien compris des consommateurs, la délocalisation est un moyen permettant aux ménages de réaliser des gains de pouvoir d'achat évalués de 100 à 300 euros par mois.

Il n'en reste pas moins vrai que les citoyens ont le sentiment d'une attaque en règle des systèmes productifs nationaux sur fond de déréglementation économique, sociale et environnementale.

Pour imager les propos, arrêtons-nous sur un moment de vie relaté dans le livre du Ministre du Redressement Productif dans « La bataille du made in France » interpellé lors d'un déplacement : «Monsieur le Ministre, c'est quoi ce monde où on vend un jean 250 euros fabriqué au Bangladesh parce qu'il a une marque ? ».

Sous ce prisme, ce n'est pas le problème essentiel de notre compétitivité coût et hors coût, mais bien la question de la sociologie du consommateur qui nous est posée ici.

Et si la solution provenait du consommateur tout autant que du producteur ?

L'argument du pouvoir d'achat nous renvoie à la relation que nous entretenons avec cette Société de consommation : préférer le mieux au plus. Elle renvoie également à la question de l'éducation à la consommation : comprendre les process et qualités de fabrication, savoir lire et analyser une étiquette.

Erwan CHARPENTIER

TAGS : #Nosemplettes ; #MadeIn ; #Réindustrialisation



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